Interview alumni : Nathalie Portes, Déléguée Médicale

C’est en échangeant avec Nathalie Portes, alumni de Tunon et déléguée médicale que nous avons fait le plein de motivation ! À travers sa détermination pour devenir hôtesse de l’air, Nathalie nous livre ses plus grands challenges.
Bonjour, pourquoi avoir choisi l’école Tunon ?
Bonjour, quand j'ai choisi l'école Tunon en 1980, c'était clair pour moi : je voulais être hôtesse de l'air. Je pensais que cette formation serait un plus à ajouter au cv pour atteindre cet objectif et j'aimais l'idée de porter un uniforme. On se sentait bien et reconnus en le portant dans les rues de Toulouse. Il y avait trois écoles de formation d’hôtesses à Toulouse, dont Tunon. Une avec des uniformes rouge et blanc et une autre moins connue. Quand on allait à des événements, on savait tout de suite quelle école était là.
À Tunon, j'ai obtenu mon Diplôme International d'Accueil et de Courtoisie. C’était à cette époque, un diplôme sur plusieurs jours qui se déroulait en principauté de Monaco.
Qu'est-ce que ça vous a apporté de passer par Tunon ?
Passer par l'école Tunon m'a beaucoup apporté, même si à l'époque je suis rentrée en 2ème année et je n’ai fait qu’une seule année. Il n’y avait pas toutes les formations qui existent aujourd’hui! Tant dans mon travail que dans ma vie en général, l'école m'a enseigné l'importance de l'accueil, la rigueur et comment s'organiser parfaitement. Je me souviens des cours sur les checklists et de gestion des tâches.
Quand j'étais à l'école Tunon, j'avais à peine 17 ans et demi, je venais d’obtenir mon baccalauréat. J’ai tout de même pu faire plusieurs stages très différents, les uns des autres : j’ai travaillé dans des congrès médicaux, participé à la foire internationale de Toulouse, assisté à des inaugurations, et bien d'autres choses. Je suis partie en stage plusieurs semaines dans un tour operator lequel hélas ne m’avait pas trop donné de missions à réaliser… mais c’était déjà mettre un pied dans le monde réel de l’entreprise. On était souvent demandés pour ces événements, et pour moi, c'était l'occasion de découvrir le monde du travail, ce que j'aimais vraiment. C'était aussi un bon moyen d'acquérir de l'expérience professionnelle et de garnir mon CV. J'étais toujours partante pour saisir les opportunités de travail qui se présentaient.
Quel métier visez-vous à l’époque ?
À l'époque, mon objectif était de devenir hôtesse de l'air. Même si je savais que ma taille pourrait être un obstacle, je pensais qu'avec un solide bagage professionnel et académique, je pourrais réaliser mon rêve. J'avais un baccalauréat spécialité trois langues vivantes. J'ai eu un diplôme Internationale d'Accueil et de Courtoisie à Tunon. Puis j’ai poursuivi à l’Université Jean Jaurès, connue sous le nom de Mirail à cette époque, où j'ai passé un DEUG LEA en Espagnol, Allemand, Italien et Anglais. Je me disais que mes compétences pourraient compenser ma petite taille. J'ai également obtenu mon Diplôme Certificat Sécurité Sauvetage validé par 60 heures de vol pour la compagnie Minerve.
Malgré mes cinq langues et mon expérience aérienne, à chaque entretien c’était la même chose, la taille n’allait pas. Toutes les compagnies aériennes me trouvaient trop petite. C'était difficile à accepter, surtout à une époque où les critères physiques étaient très stricts. Ça a été dur psychologiquement, se faire rejeter à cause de son apparence. Mais après, j'ai rebondi. Je me suis dit que j'avais quand même une expérience incroyable et des compétences en savoir-vivre et savoir-être que je pourrais utiliser dans un autre métier.
Quel métier avez-vous choisi ?
Après avoir apprécié mon stage dans les congrès médicaux, j'ai décidé de m'orienter vers ce domaine. J'ai eu la chance de devenir déléguée médicale pour le Laboratoire Bayer. Un poste dans lequel je me suis épanouie pendant 33 ans. Mon rôle était de représenter exclusivement ce laboratoire et de présenter leurs médicaments aux médecins. Selon les produits que je devais promouvoir, je rencontrais différents spécialistes, comme des cardiologues, des endocrinologues ou des gynécologues. Je n'étais pas freelance, ni ne travaillais avec plusieurs produits ou laboratoires. J'étais dédiée à un seul laboratoire et au portefeuille produits de celui-ci.
Parmi les produits que je présentais, il y avait des antibiotiques, des antihypertenseurs, des médicaments contre l'hypercholestérolémie, la coagulation et la dysfonction érectile entre autres.
J'ai toujours essayé de trouver des similitudes entre mon travail et celui d'une hôtesse de l'air. Par exemple, je travaillais seule mais aussi en équipe, avec des horaires flexibles, organisant mon emploi du temps, et ayant un contact exceptionnel avec mes clients, les médecins. Même si je n'étais pas à 10 000 mètres au-dessus de la Terre, j'avais un métier qui me permettait d'avoir du contact, de la liberté, de l'autonomie et beaucoup de responsabilités.
Dans mon rôle de commerciale, je ne faisais pas de vente directe, car les médecins n'achètent pas les médicaments. Je leur présentais les produits, leurs indications, contre-indications, effets secondaires possibles, et les dernières recherches ou résultats de congrès. C'était important de les tenir informés des évolutions et des nouvelles indications des médicaments. J’étais l’ambassadrice du laboratoire et le lien direct entre le corps médical, les professionnels de santé et le fabricant de médicaments.
Que faites-vous aujourd’hui ?
J'ai passé 33 ans vraiment enrichissants dans mon travail, ce qui est génial. Aujourd'hui, je suis en préretraite. L'année dernière, j'ai fait partie d’un plan social dans mon laboratoire, ce qui est fréquent dans l'industrie pharmaceutique et j'ai saisi cette opportunité. Vu mon âge, c'était le bon moment pour moi de faire une pause et d'attendre tranquillement l'arrivée de ma retraite. Je sais que j'ai de la chance de pouvoir terminer ma carrière professionnelle de cette manière.
Une anecdote à nous raconter ?
Dans mon travail, j'ai souvent organisé des EPU (Études Post-Universitaires) où les médecins se réunissent pour écouter un intervenant parler des dernières nouveautés sur les médicaments. J’ai toujours eu un œil avisé et pointu sur les réceptions, les séminaires ou l’accueil lors des congrès ou autres.
Un mot de la fin ?
Mon second fils est devenu steward.
Merci Nathalie.