Interview de Sandrine Champagne : fondatrice de BULLE IT EVENTS

Diplômée de l'École Internationale Tunon en 1991, Sandrine Champagne a construit un parcours riche, entre communication, entrepreneuriat et événementiel. Après plusieurs expériences dans le privé et le public, elle a récemment lancé sa propre agence, BULLE IT EVENTS. Elle revient sur son évolution, les enjeux du métier, l’importance du réseau, et livre de précieux conseils à celles et ceux qui souhaitent suivre cette voie.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ?
Je m’appelle Sandrine Champagne. J’ai fondé mon agence événementielle BULLE IT EVENTS il y a un an. Le nom est un clin d'œil à mon nom de famille, mais aussi à ma passion pour l’automobile — Bull étant un film avec Steve McQueen.
J’ai été élève à l'Ecole Internationale Tunon de 1989 à 1991, où j’ai suivi un cursus dédié aux relations presse et relations publics. À l’époque, le parcours durait deux ans. En fin de cursus, un de mes intervenants — qui dirigeait aussi une agence événementielle — m’a proposé un poste. J’ai ainsi démarré ma carrière sans avoir eu besoin de faire de CV, grâce aux rencontres créées pendant l’école.
J’ai toujours travaillé dans l’événementiel, avec quelques détours : j’ai intégré la fonction publique lorsque j’ai suivi mon époux militaire. J’y ai organisé la programmation et les relations presse d’un théâtre. En 2005, j’ai lancé un magasin de prêt-à-porter haut de gamme pour femmes, où j’organisais aussi des défilés. Puis je suis retournée dans la fonction publique jusqu’à ce que mes enfants quittent la maison. Là, je me suis relancée dans l’événementiel avec BULLE IT EVENTS.
En quoi consiste votre activité aujourd’hui ?
Je crée des événements pour les entreprises : lancements de produits, inaugurations, soirées de gala, événements internes ou clients, etc. Mon rôle est de concevoir des événements marquants, tout en respectant le budget de mes clients. J’essaie d’apporter de la créativité dans un secteur très logistique, de mettre des paillettes dans les yeux tout en gardant une organisation rigoureuse.
Grâce à mon carnet d’adresses construit au fil des années, je peux proposer ce petit “plus” qui fait la différence.
Quelles sont les qualités essentielles pour réussir dans ce métier ?
Avant tout, l’empathie. Si on n’aime pas les gens, ce métier n’est pas fait pour nous. Il faut aussi être très organisé·e, savoir gérer la logistique, les imprévus, et surtout s’adapter rapidement. Dans l’événementiel, le jour J, il se passe toujours quelque chose d’imprévu. Il faut rester calme, trouver des solutions, rebondir sans paniquer, garder la tête froide et fédérer les bonnes personnes autour de soi.
Avez-vous déjà vécu un challenge marquant dans votre carrière ?
Oui, plusieurs ! Le premier qui me vient en tête, c’est l'inauguration d’une nouvelle route, avec barnums, préfet, élus… Et une tempête a tout détruit quelques heures avant le début. Grâce à une importante réactivité, on a obtenu une salle de repli, prévenu les prestataires, et tout a été réorganisé en quelques heures. Les invités n’y ont vu que du feu.
Un autre souvenir marquant : lors d’un marché de Noël, un feu d’artifice a été lancé sans que je l’aie bien anticipé dans le contrat. Je n’avais pas la sécurité nécessaire, ni les autorisations en règle. En quelques minutes, on a dû réorganiser les barrières, éloigner le public et sécuriser la zone. Tout s’est bien passé, mais je ne lis plus jamais un contrat à moitié ! Ce sont des leçons qu’on n’oublie pas.
Avez-vous déjà recruté des étudiants du réseau de l’École Internationale Tunon ?
Pas encore dans ma propre entreprise, car elle est récente. Mais auparavant, dans d’autres postes, j’ai recruté plusieurs hôtesses issues de l'École Internationale Tunon, notamment pour des colloques. Et je le referai sans hésiter ! Je connais la qualité de l’école, le savoir-être des élèves, leur posture professionnelle, leur capacité d’écoute et leur autonomie. Je recommande d’ailleurs très souvent l'École Internationale Tunon aux recruteurs.
Quelles sont les compétences que vous attendez d’un étudiant ou d’un alternant ?
Avant tout, le savoir-être. La politesse, la présentation, le sourire, la posture. Le reste s’apprend. Il faut aussi avoir envie d’apprendre, être polyvalent : dans l’événementiel, il y a aussi des devis, des appels, un peu d’administratif… Pas seulement les paillettes. Il faut être à l’aise à l’oral, au téléphone, curieux et observateur. Un bon collaborateur c’est quelqu’un qui voit ce qui manque, ce qui ne va pas, et qui agit sans qu’on ait besoin de le lui dire.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite suivre votre voie ?
Faire de l’alternance ! Il n’y a rien de plus formateur. L’école donne les bases, mais il faut vivre le métier sur le terrain. Je conseille aussi de se construire une présence pro dès maintenant : LinkedIn, Instagram pro… Et même organiser un petit événement dans une asso, une cause caritative, pour montrer ce qu’on sait faire. Il faut oser, montrer sa personnalité, tout en gardant en tête que dans l’événementiel, on met en lumière les autres, pas soi-même.
Et surtout, ne pas attendre la fin des études pour s’exposer. Osez aller au contact, prenez des initiatives, saisissez chaque opportunité de réseau. Dans ce métier, le réseau est capital, et chaque échange peut être une porte ouverte.